Episodes

Sunday Oct 15, 2023
60’s - Episode #1 - L’ADN de la pop
Sunday Oct 15, 2023
Sunday Oct 15, 2023
Qui aurait pu imaginer qu’une musique de cul-terreux, gorgées d’idées noires, ayant pris racines dans des champs de blanc coton au sud des Etats-Unis, serait à l’origine de la sono mondiale d’aujourd’hui ?
Et les choses sont allés vite. Dès que le blues, car c’est de lui dont on parle, a pressé le pas pour monter à la ville, il s’est mis à faire du rythm and blues. Diaboliquement dansant, furieusement excitant, de quoi donner la fièvre aux corps à tous ces blanc becs qui n’avaient jamais connu que la country traditionnelle aux mœurs compassés. Alors, quand Elvis joue de son pelvis pour faire bouger un vieux blues, les chanteurs de country que sont Eddy Cochran, Buddy Holly, Carl Perkins ou Bill Haley sont contaminés par ce rock n’roll dévastateur que les enfants noirs du rythm and blues qui se nomment Chuck Berry et Little Richard ont déjà défloré. Une nouvelle race humaine adore. On les surnomme les teenagers.
Et des teenagers, il y en a partout, surtout en Angleterre où les disques de ces bluesmen et de ces rockers débarquent à Liverpool et à Manchester. Dans ces villes tristes, dévastées par la guerre et grises comme l’ennui, cette musique remplace les vents marins par un souffle nouveau et inespéré. On les comprend, ces gamins britishs n’ont qu’une idée en tête, à plein poumons, respirer cet air-là. Voilà comment est née la pop musique.

Sunday Oct 22, 2023
60’s - Episode #2 - Soul&sound
Sunday Oct 22, 2023
Sunday Oct 22, 2023
En Europe, les radios sont sous contrôle étatique tout comme la télé naissante. Aux Etats-Unis, c’est plus libre mais très localisé. Ce sont donc les disques, 33-tours et 45-tours, qui sont le principal vecteur de médiatisation tout en devenant une industrie majeure. Donc, soyons clairs, pour vendre des disques, il faut que les gens aient envie de les acheter. D’où la course aux gros succès, aux tubes, aux hits.
Berry Gordy vient du rhythm and blues mais c’est un genre plutôt apprécié des noirs. D’ailleurs jusqu’à peu, sa production phonographique, était labelisée Race Record. En montant sa maison de disque à Detroit, la Motown (contraction de Motor et Town), il veut le public blanc. Il s’entoure d’une équipe de hit makers dont Smokey Robinson, Holland, Dozier et Marvin Gaye. Des tubes et un son car le son concoure aux tubes.
En revanche, Jim Stewart vient de la country. Il s’installe chez lui, à Memphis, dans un cinéma désaffecté pour lance son label Stax. Lui aussi avec une équipe, non de Hit Makers mais d’artistes Makers dont Isaac Hayes, Steve Cropper ou encore Booker T. Des artistes et un son ça donne par exemple Otis Redding. Voilà les deux mamelles de la soul musique qui va déferler sur le monde et s’imposer comme la maître-étalon du son pop.

Sunday Oct 29, 2023
60’s - Episode #3 - Le pouvoir du groupe
Sunday Oct 29, 2023
Sunday Oct 29, 2023
En Amérique, on connait les rockers et le nom du groupe qui les accompagne. Mais pas toujours. Kif kif dans le rhythm and Blues.
Les Anglais vont innover en faisant du groupe la star. Or c’est bien connu, comme l’union fait la force, la créativité des groupes anglais tout comme leur anti-conformisme atavique va provoquer une onde de choc sur les musiques populaires, désormais baptisée musique pop.
Les Who, les Beatles, le Kinks, les Rolling Stones, les Them, les Shadows, aplanissent les frontières musicales entre les genres et instituent un nouveau paradigme. Ajoutez à cette révolution, celle des masses adolescentes qui se reconnaissent dans ces bandes, ces bands et vous comprenez le tsunami qui va déferler sur le monde.
Et en tout premier lieu aux Etats-Unis qui fort de son leadership en la matière, ne s’attendaient pas à une sorte de retour de manivelle qui non seulement les détrônait dans les charts mais tarissait leur royalties. Mais le pire était ailleurs. Car l’Anglais avait mis de l’esprit dans ses textes et ringardisait les chansonnettes proprettes pour midinettes.
Pour être honnête, et surtout chez les Beatles, Bob Dylan avait montré la voix. Une chanson peut aussi avoir du sens. Ca a même été longtemps, la raison d’être des chansons. Au moins depuis les troubadours

Sunday Nov 05, 2023
60’s - Episode #4 -Le règne du producteur
Sunday Nov 05, 2023
Sunday Nov 05, 2023
Un disque s’enregistre en studio. La chanson peut avoir toutes les qualités, les musiciens peuvent être les meilleurs dans leur partie, si la finalisation en studio n’est pas au top, il n’en sortira rien de bon.
Dans un studio d’enregistrement, le grand manitou c’est le producteur. D’autant plus qu’au milieu des années 60, les magnétophones passent de deux à quatre pistes. Ce qui permet non seulement l’enregistrement, instrument par instrument mais également l’ajout de parties musicales ou d’effets une fois la base de l’œuvre enregistrée, ce qu’on appelle les overdubs.
Du côté de la black music, l’élaboration du son en studio, que ce soit chez Stax ou à la Motown, était déjà primordiale et leur procurait une supériorité indéniable dans la réalisation de petits bijoux destinés à se vendre comme des petits pains. En revanche, pour les producteurs de culture européenne, voire académique, le son devenait non une qualité mais un instrument à part entière dont on pouvait expérimenter tous les possibles.
Au reste, que ce soit dans l’un ou l’autre cas, le son devient la poutre maitresse de toute l’industrie phonographique. Et le maître du son, c’est le producteur. Sans George Martin, les Beatles n’auraient pas quitté leur caverne. Sans Brian Wilson, les garçons de la plage n’auraient jamais entendu les bonnes vibrations.

Sunday Nov 12, 2023
60’s - Episode #5 -La ”British Invasion”
Sunday Nov 12, 2023
Sunday Nov 12, 2023
Les Etats-Unis sont protectionnistes. En matière de musique, ça se traduit par des mesures spécifiques. Par exemple, pour avoir le droit d’être distribué, un disque doit avoir été gravé aux States. Ce qui entraine des différences notables entre le disque original et sa version américaine. L’ordre des titres change et quelquefois une chanson disparait car jugée déplaisante aux oreilles yankees.
Parfois aussi, on modifie l’orthographe du titre ou sa ponctuation, et entraîner des contresens dommageables comme pour Paint it Black des Stones. Bien entendu, ces nouvelles gravures peuvent prendre un certain temps. Voilà comment l’industrie phonographique américaine entendait se préserver des importations concurrentes.
Mais à partir de 1966, le marché américain se voit ébranler par une véritable invasion des productions anglaises. Les Beatles, les Rolling Stones, les Kinks, Donovan sont plébiscités par la jeunesse américaine. Un signe qui en dit long.
Quand les Beatles entament leur tournée aux Etats-Unis, les salles prévues se révèlent si limitées pour les réservations qu’on est obligé d’organiser, en urgence et dans l’improvisation la plus totale, les concerts dans des stades, non prévus à cet effet, surtout niveau son, mais seuls capables d’accueillir le public sans risquer l’émeute. Des stades pour des musiciens, c’est du jamais vu ! Et des musiciens étrangers, de surcroît !

Sunday Nov 19, 2023
60’s - Episode #6 - Peace & Love
Sunday Nov 19, 2023
Sunday Nov 19, 2023
La résistance à l’invasion anglaise ne se fait pas attendre. L’une est volontaire et consciente : créons ou valorisons des clones des groupes anglais. Voilà comment on façonne de toutes pièces, les bien nommés Monkees singeant les Beatles. Mais la formule a ses limites.
En revanche, la jeune Amérique, suralimentée de matérialisme et d’American Way of Life, fait une crise de foi qui commence en Californie et se répand sur tout le territoire. Peace and Love devient le mantra de la beat génération. De sorte que l’industrie phonographique américaine, en quête de nouvelles idoles, dépêche ses agents dans toute la Californie pour signer, à prix d’or, tout chevelu revendicatif armé d’une guitare avec des fleurs dans les cheveux. Ces talents qui auraient mis des années à percer se voient propulser du jour au lendemain sur le devant de la scène.
Un mouvement qui fait tache d’huile chez les afro-américains qui ont, eux, pas mal de revendications sous le coude depuis l’abolition de l’esclavage. "Respect", un titre d’Otis Redding magnifié par Aretha Franklin, va cristalliser ce nouveau souffle. Toutefois, la musique soul n’est pas encore prête à mélanger sa voix à la révolution hippie. Pour l’heure, elle fourbit l’avenir en embauchant de jeunes recrues. Stevie Wonder aujourd’hui, Michael bientôt.

Sunday Nov 26, 2023
60’s - Episode #7 - L’Australie s’invite à la fête
Sunday Nov 26, 2023
Sunday Nov 26, 2023
En studio, on travaille désormais sur huit pistes. Ça ne double pas les possibilités, ça les décuple. Les ondes aussi ont fait de sacrés progrès, la télé se diffuse en mondovision. Les premières radios libres plantent leurs piquets dans la manche. La musique rapporte tellement d’argent que Time Is Money en prend un coup dans l’aile. Rien n’empêche qu’on prenne son temps.
Cette sonorisation mondiale de la pop music résonne aux antipodes, chez les anglophones locaux. Notamment en Australie où les Easybeats et les Bee Gees pensent qu’eux aussi ont des choses à faire valoir. Ces progrès se déclinent également en courants progressifs dont les Moody Blues se présentent comme le premier jalon. Mais, la grande affaire, l’évènement majeur, c’est que les Beatles abandonnent la scène. Non pour prendre leur retraite mais dans l’intention de publier un album que l’on n’aura pas à reproduire en live. Les deux premiers titres sont prêts mais il en reste pas mal à écrire et à enregistrer. Or, les Stones, leur éternels concurrents, Cream le super groupe de cadors, sans parler de ces Bee Gees aux orchestrations beatlesques, inquiètent Brian Epstein, le manager des Fab Fours. Pour éviter de laisser le champ libre à la concurrence, il implore les Beatles de sortir les deux titres en urgence. Penny Lane et Strawberry Fields Forever annoncent Sergent Peppers mais personne ne s’en doute encore...

3 days ago
3 days ago
Soyons clairs, quand les barricades s’élèvent, les barrières tombent. En 1968, à Paris, les pavés volent mais la révolution est dans tous les esprits de la planète. On veut changer le monde. Alors, Janis Joplin balaie la bienséance par un Summertime sensuel et ennivrant. Led Zeppelin bombarde le rock de sons surpuissants avec Whole Lotta Love. Les Who explosent les normes avec un opéra rock : Tommy. Et les Beatles, encore eux, toujours eux, explosent le sillon d’un Hey Jude de huit minutes qui n’en finit pas de durer. Sans oublier Arthur Brown qui incendie les charts britanniques. Le Summer of Love a réveillé les consciences et débouché sur un été chaud.
L’année suivante ce sera Woodstock où tous les incendiaires de la pop musique se trouveront réunis pour un ultime concert, un chant du cygne boueux et magnifique. Mieux, c’est aussi cette année là que des petits nouveaux destinés à un grand avenir font leur premier pas en sortant leurs premiers albums : Blood, Sweat and Tears, Creedence Clearwater Revival, Fairport Convention, Fleetwood Mac, Frank Zappa,The Move, Neil Young, Status Quo, Deep Purple, The Soft Machine, Joni Mitchell. Vu le barouf ambiant, on ne les entend pas. Mais ça viendra.

Un "pop-cast" très musical !
Entre le podcast et la playlist musicale Mémoires d’outre-pop c’est une nouvelle façon d’écouter la musique !
A chaque épisode, retrouvez une sélection amoureusement subjective des hits qui ont fait vibrer la planète. De sa plume malicieuse, agrémentée de quelques savoureuses anecdotes personnelles, Thierry Frébourg vous embarque dans une odyssée sonore commentée et vous raconte ces petites histoires qui ont fait la grande.
Retrouvez-nous tous les dimanches à 10h pour un nouvel épisode de Mémoires d’outre-pop, le pop-cast le plus musical de tous les podcasts!